Le taijiquan, un chemin pour se retrouver
Monique pratique le taijiquan depuis plus d’une dizaine d’années. Elle s’est retrouvée atteinte du cancer du sein et raconte le parcours qu’elle a suivi pour se retrouver et pourquoi elle a ouvert un cours adapté aux femmes atteintes du cancer du sein.
Retrouver une harmonie corporelle en relation avec le monde qui nous entoure n’est-ce pas un des objectifs de la pratique du taijiquan ?Alors, pourquoi ouvrir un cours de taiji pour un public spécifique ? Quel en est l’intérêt alors que beaucoup de groupes existent déjà un peu partout ?
Le chemin
Voilà quelques années, je suis tombée malade d’un cancer du sein et je n’ai jamais arrêté la pratique du taijiquan pendant toute la durée des traitements. J’y puisais une force de vie, j’y gardais un lien avec le monde des «non malades».
A ce moment, j’étais loin de penser partager une expérience qui m’apparaissait essentiellement personnelle et pas obligatoirement transférable. Il m’a fallu le temps de prendre des distances avec mon propre parcours, affronter quelques problèmes et surtout faire des rencontres pour que l’idée s’installe.
Les difficultés
Je me suis rendu compte combien il pouvait nous être difficile de s’y retrouver dans les différentes propositions de suivi autres que médicales. Les plus courageuses et chanceuses trouvaient une place dans les programmes « sport et bien-être » existants (places limitées et conditions particulières), les autres… laissaient tomber, trop souvent découragées et/ou épuisées par les démarches à faire.
J’ai constaté aussi qu’en plus des séquelles chirurgicales, les traitements médicamenteux (entre autres les chimiothérapies) avaient parfois des conséquences sensorielles importantes peu prises en compte (« ça va passer… il faut de la patience… »).
Alors, « on attend »… jusqu’à quand? Une nouvelle récidive? La construction d’une belle carapace donnant l’illusion que tout va bien, que rien ne s’est passé?
La solution envisagée
Depuis septembre 2013, je propose une séance de taiji à une population spécifique, celle du cancer du sein. Sentir, percevoir, réinvestir le mouvement dans un corps blessé, se réconcilier avec lui. Voilà une partie du programme, l’autre étant de rencontrer des personnes avec une expérience semblable.
Le groupe s’est ouvert tout naturellement à d’autres, en recherche d’un travail corporel adapté, en quête d’harmonie.
Ce texte a été écrit par Monique Naeije.